Publié le 23 novembre 2009 sur ActuToulouse.fr:
http://www.actutoulouse.fr/20091123529/actualite-toulouse/culture/brassens-to-be-alive.html
De l’endroit où il nous observe, tonton Georges doit se friser les moustaches. Avec la sortie du deuxième album des Brassens’s Not Dead, la relève est assurée.
1981, sale année pour les chanteurs accros à la nicotine! Bob Marley s’éclipsait de ce monde dans un nuage de fumée et en France, Georges Brassens cassait sa pipe. A l’époque, Irwin Soler n’était qu’un gamin qui, comme beaucoup de jeunes, retiennent plus facilement les paroles des chansons que les règles de grammaire. Alors, son maître à penser n’était pas l’instituteur du village qui, sans prétention, n’avait sûrement pas mauvaise réputation. Non, son mentor à lui, c’était cet homme moustachu accompagné de sa guitare, qui chantait des textes libertaires sur les écrans de télé.
Trente ans plus tard, Irwin nous invite dans le bistrot où il a ses repères, l’Autan, avenue d’Arcole à Toulouse, où même les dessous de bière annoncent la sortie du nouvel album du groupe de « punk n’ roll » dont il est l’instigateur. Approchant la quarantaine, casquette visée sur le crâne, boucle d’oreille et sweat à capuche estampillé « Brassen’s Not Dead », il explique l’origine du projet, il y a cinq ans. « Je suis un fan de Brassens, de ses textes, de ses mélodies. Avec mon frère qui est guitariste, on a commencé par un duo et on a trouvé que ça s’adaptait bien au rock. Alors pourquoi ne pas former un groupe dans lequel on reprendrait du Brassens à notre sauce? » Irwin en a parlé aux copains d’abord. « Ca les a branchés, ils nous ont suivi ». Depuis, qu’on se le dise, Brassens n’est pas mort.
Un bouche-à-oreille qui fonctionne
Le groupe effectue entre 60 et 100 dates par an et n’hésite pas à aller explorer d’autres contrées. « On joue partout en France, dans des salles, des festivals, des bars. Mais plus on avance plus on joue dans de gros trucs. Nous sommes même connus en Suisse et en Belgique alors que nous n’y avons jamais joué ». Le bouche-à-oreille a même eu de l’écho dans le Pays de Georges Brassens. « Le musée Brassens, situé à Sète, nous a fait jouer lors d’un festival à Paris, on a de très bons rapports avec ces gens-là ». Le festival « Quand je pense à Fernande » a emboîté le pas et a naturellement fait des Brassen’s Not Dead l’une de ses têtes d’affiche en 2007. L’évocation de ces anecdotes fait sourire Irwin Soler. « Je me souviens de l’hommage à Brassens à Sète. Nous étions invités pour jouer deux titres. Mais, on en voulait plus. Du coup, on a un peu débordé avec cinq chansons ».
« De la mémé au punk »
Il faut dire que leurs concerts sont pour le moins animés. Avec un comédien qui se déguise tantôt en gorille, tantôt en ancêtre selon les chansons, les spectateurs, qu’ils soient inconditionnels de Brassens ou pas, ont de quoi rester scotchés. « Quand nous jouons sur Toulouse, Delphine, qui est sourde, traduit les textes en langage des signes. Du coup, lorsqu’elle est là, il y a pas mal de sourds à venir nous voir. C’est émouvant ».
Et puisque le temps ne fait souvent rien à l’affaire, le groupe cherche avant tout à véhiculer et préserver une culture. « On pense aux nouvelles générations pour qui Brassens est simplement un papé qui faisait de la chanson. On le fait redécouvrir à pas mal de monde. Souvent, même des anciens viennent nous voir jouer dans les bars. A Sète, ça allait de la mémé au punk et c’était joyeux ». Alors, Tonton Georges était-il un « keupon » de son époque ? « Il était peut-être un peu punk dans sa façon de penser. Lui se disait plutôt moyenâgeux. En tout cas il était libertaire et ça se rejoint bien ».
Dates et concerts sur www.brassens-not-dead.fr ou www.myspace.com/brassensnotdead
Sortie du prochain album le 7 décembre 2009
La Complainte des Filles de Joie